AP 471 – SEPTEMBRE 2005
LYCEE DES METIERS : PASSAGE EN FORCE
Soumis au Comité Interprofessionnel Consultatif le 9 septembre 2005, le projet de décret relatif au label « lycée des métiers » a été soumis au Conseil supérieur de l'Education en juillet 2005, résultat du vote : 8 voix pour, 29 abstentions, 3 refus de vote.
Ce qui change :
- la nature du texte (décret), les critères sont ceux qui figuraient déjà dans la circulaire 2003-036,
- la procédure : de la déconcentration à la centralisation : c'est le ministre qui va arrêter la liste des lycées des métiers, transmise par les recteurs.
On peut affirmer ici que les tentatives de passage en force depuis plusieurs années pour les labellisations n'ayant pas donné les résultats escomptés, le MEN a décidé ici, pour arriver à ses fins, à la phase réglementaire du décret.
Pour rappel, la labellisation est inscrite dans la loi d'orientation de Monsieur FILLON. En effet, l'ancien Ministre délégué à l'Enseignement Professionnel sous un gouvernement d'opposition, devenu sénateur, a fait adopter par le sénat un amendement mettant en place le Label Lycée des Métiers en Mars 2005. L'adoption de cet amendement a donné, malheureusement, un souffle nouveau à ce dispositif, que le SNETAA eiL combat fermement dès le début. Voici donc le projet de décret qui précise les caractéristiques du cahier des charges national : ensemble cohérent de métiers, formation technologique et professionnelle, formation initiale sous statut scolaire, formation continue, apprentissage, formations diplômantes et qualifiantes, du niveau CAP à l'enseignement supérieur,… c'est-à-dire mixité des publics, des formations, dans des établissements conçus autour de pôles de métiers…
Dans le même temps, un projet d'accord cadre avait été soumis par le gouvernement aux acteurs de l'apprentissage. Il précisait « les axes à privilégier dans le cadre des contrats d'objectifs et de moyens (COM) en faveur du développement de l'apprentissage ». L'élaboration des COM doit ouvrir « des perspectives de développement de l'apprentissage dans le cadre d'un équilibre à la fois harmonieux entre les différentes voies de formation professionnelle et respectueux des compétences dévolues aux Régions ». Pour atteindre les objectifs fixés : développement de l'apprentissage, adaptation de l'offre de formation, promotion des filières de formation permettant l'accès à l'enseignement supérieur, diversification des niveaux de formation,… dans le cadre de la décentralisation et au regard du contenu de la loi de programmation pour la cohésion sociale, cet accord cadre met l'accent sur la nécessaire « complémentarité » avec l'enseignement professionnel délivré par l'Education nationale. Et la « mutualisation de moyens au travers de partenariats entre les différents réseaux de formation publics ou privés »… Par ailleurs, les signataires de cet accord s'intéressent aussi aux jeunes en difficulté et préconisent le « développement du préapprentissage » … Enfin, ils devront soutenir la campagne nationale du gouvernement pour l'apprentissage… |
La labellisation est toujours soumise pour accord au conseil d'administration.
Le projet de décret met en place un groupe académique « lycée des métiers ». Notre organisation ne doute pas que ces groupes seront composés de membres acquis à la « cause » de la « labellisation ».
Le MEN met donc cette fois-ci une pression plus importante sur les recteurs (gare à ceux qui ne proposeront pas de labellisation !!!), et par voie de conséquence pression à tous les niveaux, jusque dans les conseils d'administration. Certains chefs d'établissements avaient déjà pris l'habitude de remettre plusieurs fois dans l'année scolaire la labellisation de leurs établissements à l'ordre du jour du conseil d'administration, essayant d'avoir la communauté éducative « à l'usure ». Leur tâche va s'en trouver facilitée.
Il n'est pas ici question de nier les relations nécessaires entre la voie professionnelle et le monde du travail, notamment lors des périodes de stage en entreprise. Cependant, ces labellisations « lycées des métiers » soulèvent un certain nombre d'interrogations :
Où se situe la soi-disant valorisation de la voie professionnelle si l'on instaure des structures de formation de plusieurs natures, en noyant le professionnel et le technologique, en accueillant des publics de statuts différents ? Que deviennent les lycées professionnels qui ne sont pas labellisés ? Seront-ils considérés de moins « bonne qualité » que les lycées des métiers ? Car il s'agit bien d'un label de qualité ! Que devient l'offre de proximité pour nos élèves ?
Que devient l'enseignement professionnel dans le service public de formation initiale ? Il est donné en pâture au Ministère de l'Emploi, au nom de la « cohésion sociale », et sera assuré par le patronat…. au mépris des valeurs de l'Ecole républicaine, des élèves et des personnels de la fonction publique.
(Pour mémoire : le projet de décret relatif au label « lycée des métiers » a été soumis au Conseil supérieur de l'Education en juillet 2005, résultat du vote : 8 voix pour, 29 abstentions, 3 refus de vote.)
AP 465 – janvier 2005
LYCEE DES METIERS
Le Lycée des Métiers, c'est QUOI ? Pour QUI ?
- l'utilisation des moyens des LP pour l'apprentissage et le développement économique local,
- l'utilisation des personnels au gré des besoins pour les formations autres que celles de l'enseignement public
- la négation de la voie professionnelle dans la formation initiale et son absorption dans un grand «fourre- tout » : la formation professionnelle locale privée régionale.
Qu'apporte le lycée des Métiers aux PLP et à nos élèves ? RIEN (mais le pire est à craindre) Qu'apporte-t-il aux entreprises ? TOUT, au détriment de la formation professionnelle initiale.
Le lycée des Métiers ne prend pas en considération la particularité des élèves sous statut scolaire
En tout état de cause, la labellisation est décidée ( ou non) par le Conseil d'Administration (ATTENTION :: certains établissements remettent plusieurs fois dans l'année la question sur le tapis dans les Conseils d'Administration, histoire d'avoir les collègues «à l'usure») il faut REFUSER la mixité des publics dans les classes REFUSER l'intervention dans les classes d'ap prentissage et de formation continue (risque de substitution ensuite des structures CFA à celles de LP, avec comme conséquence la suppression des postes de PLP).
NE PAS CEDER AU CHANTAGE : « si vous refusez, on va supprimer des postes » : ils le seront de toutes façons si le Rectorat l'a décidé. Par ailleurs, l'affectation d'un PLP sur un poste formation continue ne lui garantit pas le poste. Il faut garder l'offre de formation de proximité pour nos élèves : le lycée des Métiers ne le garantit pas, bien au contraire : la spécialisation détruit la diversité de l'offre.
Le Lycée des Métiers, c'est «le service rendu aux usagers », l'accueil de TOUS les publics en LP. Cela conduit à noyer la spécificité de l'Enseignement professionnel initial public, à absorber le LP dans une «complémentarité» de diverses for mations au service de la Région. Pour le SNETAA eiL, il faut dire : Non aux Comités locaux et aux groupes de projet prévus par la circulaire sur le Lycée des Métiers : c'est la négation du pouvoir de décision des conseils d'administration des Etablis sements scolaires. Le lycée doit garder son autonomie décisionnelle.
Le Lycée des Métiers, c'est le désen gagement du service public d'enseignement professionnel initial public dans une offre de formation généralisée. C'est une structure «unique» de type lycée qui va englober toutes les formations pro fessionnelles et surtout favoriser le développement de l'apprentissage et la généralisation du Bac pro 3 ans.
Attention à la « carotte » : enseignement en BTS pour les PLP, c'est possible… néanmoins, ça n'est pas prévu dans le statut du PLP mais dans celui des Certifiés/Agrégés, oui. Par ailleurs, l'ouverture d'une classe de BTS en Lycée des Métiers n'est pas obligat oire .pour obtenir la labellisation. Enfin, le Lycée des Métiers entraîne un « brouillage » des formations et des cursus et peut entraîner, à plus ou moins brève échéance, la dérégle mentation de la fonction publique d'état.
Et si la labellisation est présentée par l'Administration comme une opéra tion « blanche », alors pourquoi labelliser ? Qui peut y trouver son compte actuellement ? à l'avenir ? Certainement pas l'enseignement professionnel, les PLP, ni nos élèves...
La promesse faite aux entreprises d'augmenter les subventions pour embaucher des apprentis, elle, est bien réelle... et ne profitera pas à nos élèves ni aux structures de l'en seignement professionnel. Pour le SNETAA eiL, il est clair que le label « lycée des métiers » n'a pas voca tion à sauver des sections ni des postes, ni à promouvoir l'Enseignement. Professionnel Public et Laïque.
Catherine LANG
AP 438
Les tentatives de passage en force par "labellisation" des établissements existants vise à prendre de court dans les établissements la réaction des personnels non consultés, de mettre au pied du mur les Conseils d'Administration, et de lancer l'opération de restructuration des établissements dans le cadre des "bassins de formation". La seule identité défendue pour le Lycée des Métiers est son image économique externe de branche professionnelle ou de secteur d'activité avec une structure interne qui relève de la totale incohérence. Celle-ci repose sur quelques postulats :
1) la revalorisation de l'apprentissage par le biais des structures existantes publiques ;
2) la fusion du technologique et du professionnel ;
3) une entrave apportée au développement de l'enseignement professionnel vers un niveau III spécifique et la canalisation de tous les élèves de l'enseignement professionnel éligibles à une poursuite d'études dans le goulot d'étranglement des BTS.
Sur le plan pédagogique, le Lycée des Métiers se présente comme une véritable tarte à la crème des idées à la mode :
1) Le mixage des publics (apprentis, stagiaires, adultes dans une même classe) ;
2) L'individualisation des parcours avec entrée et sortie permanente notamment dans le cadre de la loi quinquennale au profit des élèves en échec par défaut d'orientation dans les classes du second cycle général ou technologique.
3) La lutte contre l'échec scolaire par "individualisation" alors même qu'on continue à refuser aux enseignants notamment dans les disciplines générales, les dédoublements nécessaires, la réduction des effectifs par classe, une meilleure orientation des élèves par rapport aux objectifs des formations, le souci de la qualité pédagogique…
Le Ministère compte :
- sur l'effet provoqué par le mécanisme de sélection des établissements pour essayer de donner de la dorure au projet (quand on est sélectionné, chacun sait qu'on est le meilleur !),
- sur les ambitions de carrière des chefs d'établissement,
- sur les rêves des collègues qui croient encore naïvement que l'on va leur ouvrir grand la porte de l'enseignement en BTS alors que rien dans leur statut ne permet de les affecter dans ces classes à titre définitif, que le choix est fait par l'Inspection Générale et que des milliers de certifiés attendent leur tour pour y enseigner.
Véritable kaléidoscope, le Lycée des Métiers est un outil dangereux qui exprime le refus du Ministère de prendre en compte les propositions du Congrès du SNETAA pour une revalorisation du Lycée Professionnel, une amélioration financière, matérielle et statutaire des PLP et de leur corps, une élévation au niveau III du niveau d'intervention des personnels de L.P.
Le Lycée des Métiers porte en lui la disparition des Lycées Professionnels spécifiques, l'unification des systèmes de formation initiaux (apprentissage inclus) et continus, revendiqués par le Ministre de l'Education devant l'Assemblée Nationale et malgré l'échec patent du "collège unique".
Il s'agit de faire disparaître l'enseignement professionnel public et laïque tel qu'il est, pour s'inscrire dans l'apprentissage tout au long de la vie voulu par l'Europe, et le projet du crédit temps formation, utilisable en dehors du système éducatif initial et au cours de leur future carrière par des élèves auxquels le système éducatif n'aura pas donné de qualification ou l'aura mise en échec.Le Lycée des Métiers ouvre la porte à la création au nom de l'adaptation des formations de Bac Pro en 1 an ou Bac Pro en 3 ans, c'est à dire à la démolition du BEP.
Le Lycée des Métiers porte en son sein le germe de l'organisation du transfert de l'enseignement professionnel sur le technologique d'une part, et d'autre part, sur les formations ultérieures. Il va amplifier les mesures de carte scolaire et de suppression de sections et de postes au nom des "bassins de formation".
L'analyse du SNETAA et sa réponse sont donc d'une grande fermeté.
Le Lycée des Métiers s'inscrit à l'opposé de l'idée "d'INSTITUT D'ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL" proposé par le SNETAA à son congrès en mars 2001.
Nous appelons les personnels et les responsables de notre organisation qui pourraient être consultés, à s'opposer résolument aux tentatives de transformation de leur établissement en Lycée des Métiers et à laisser la responsabilité d'un choix qui consacrerait la fin de la formation professionnelle initiale, publique et laïque, à d'autres organisations syndicales si tant est qu'elles souhaitent si engager.
Nous appelons les personnels et les responsables syndicaux d'établissement à s'opposer catégoriquement à la mise en route d'une telle expérience dans leur établissement.
DECEMBRE 2001 – AP 438
LA MORT PROGRAMMEE DU LYCEE PROFESSIONNEL ?
" Nous aurons sans doute dans les prochaines années à mener la réforme de l'unification de l'enseignement professionnel, actuellement placé sous plusieurs tutelles. Je ne parle pas de fusion mais de mise en cohérence sous une tutelle unique favorisant la synergie entre les établissements et des modes pédagogiques spécifiques, qui ont leur légitimité mais qui ne justifient pas d'aussi infranchissables frontières et d'aussi teigneux gardes frontières".
(J. Luc Mélenchon - Assemblée Nationale)
" L'objectif est de ne compter que des Lycées des Métiers" (Assemblée Nationale)
" Les lycées Professionnels devront devenir de véritables Lycées des métiers, des Lycées de formation tout au long de la vie…(…)"
Conseil National du Parti Socialiste du 17 novembre 2001.Tout indique cependant qu'il s'agit d'une véritable opération visant à créer une nouvelle structure pour remplacer le Lycée Professionnel et mettre fin rapidement à la spécificité de l'Enseignement Professionnel.
On sait bien dans les hautes sphères que si on démolit le Lycée Professionnel, on prive l'Enseignement Professionnel de ses bases, ce qui permet ensuite de mieux le laminer par une absorption dans une structure unique lui imposant l'hégémonie d'une des deux autres voies générale ou technologique.
Le Lycée des Métiers comme le Lycée Polyvalent repose sur une erreur d'analyse de fond, celle de croire qu'en plaçant par compassion la voie générale ou technologique au chevet de la voie professionnelle, on assurera le développement de cette dernière.
Tout indique au contraire que ce type d'analyse conduit à accélérer la déconsidération de l'Enseignement Professionnel aux yeux mêmes des élèves qui y accomplissent leur scolarité, à en nourrir la marginalisation et l'amputation, à créer une hiérarchie des trois voies pourtant définies comme d'égale dignité par la loi Jospin de 89.
A vouloir remédier aux erreurs d'orientation dont le processus est idéologiquement fermé et bouclé, il reprend à son compte les pires discours démagogiques sur l'individualisation des parcours, au risque de donner du crédit à la loi quinquennale, de créer le plus grand désordre pédagogique dans les établissements et dans les classes, d'éclater les structures par multiplication des bac Pro 1 an ou Bac Pro 3 ans et de donner prise à tous ceux qui veulent démanteler le BEP et la construction par étape de la voie professionnelle sans enfermement en filière.
En mettant les structures des Lycées Professionnels à disposition des Régions et des entreprises, sous couvert de transfert technologique, il donne prise à un retour étroit, à l'adaptation à l'emploi, et à une mise en dépendance des choix de formation, d'indépendance et de laïcité du service public.
Le Lycée des Métiers n'a qu'une cohérence, celle de vitrine extérieure construite sur une logique économique par branche professionnelle ou secteur d'activité. Mais la façade cache un véritable capharnaüm d'établissements (Lycée Professionnel, Lycée Polyvalent, CFA, GIP, Université, centre de validation des acquis d'expérience) de niveaux de formation du V au II, de voies de formation technologiques, professionnelles, et une absence totale de cohérence et d'identité pédagogiques.
Il marque la volonté du ministre de l'Education Nationale d'être un élève zélé de l'Europe et de l'apprentissage tout au long de la vie.
Formation initiale et formation continue s'y mêlent sans frontière, sans que soient réellement explicités les objectifs mesurables et définis à l'échelle de la Nation de l'Enseignement Professionnel Initial.
Qui parle encore avec le Lycée des Métiers de l'objectif qui fut naguère celui du Premier Ministre actuel : 100 % des élèves au niveau V et tout particulièrement au niveau CAP.
Le Congrès du SNETAA de mars 2001 avait fait au Ministre des propositions d'un développement spécifique du Lycée Professionnel au niveau III, d'une nouvelle revalorisation financière, statutaire et pédagogique des PLP, et émis l'idée d'une évolution du LP vers un "Institut d'Enseignement Professionnel".
Les ministres passent, les réalités restent. Que le Ministre le veuille ou non, il ouvre la porte au démantèlement structurel et pédagogique de l'enseignement professionnel initial.
Bernard PABOT
Secrétaire Général
LYCEE DES METIERS : LA STRATEGIE DE LA CAROTTE A L'ANE
Le lancement du Lycée des Métiers fait appel à une stratégie bien rôdée et des recettes bien connues :
* Pour lancer un nouveau produit, annoncez qu'il sera "expérimental", qu'il est "porteur de modernité et d'avenir" , "c'est-à-dire de "débouchés", bref qu'il brille de tous ses feux. Ce qui conduit naturellement et immédiatement tous les personnels des établissements qui ne sont pas inclus à "la situation expérimentale" à s'interroger sur leur prochain devenir et à penser qu'en cas de système à deux vitesses, il vaut mieux être dans la première que dans la seconde. Peu importe le contenu, pourvu qu'on est l'ivresse !
* Séduisez les managers, ce qui réduit la cible à quelques individus auxquels vous promettez une forte satisfaction de leurs intérêts idéologiques et moraux, une amélioration de leur perspective de carrière, une revalorisation de la personne, un accroissement de leur pouvoir ou une image personnelle renouvelée ou de meilleure qualité. Le lancement des Lycées des Métiers s'inscrit naturellement dans ce schéma.
* Expliquez aux régions et aux branches professionnelles que le Lycée des Métiers permettra sans bourse délier de répondre à leurs problèmes de recherche et de développement économique et de jonction entre le bassin d'emploi, le bassin de formation, et le dynamisme économique et technologique.
* Dites au MEDEF qu'il pourra bénéficier à moindre coût ou gracieusement du transfert des technologies du Lycée Professionnel tout en l'assurant d'une participation et d'un contrôle durables, par le biais des Groupements d'Intérêt Public des choix et des niveaux de formation, des infrastructures et si nécessaire les contenus d'enseignement de l'établissement.
* Promettez au Chef d'établissement une grande maison avec un nouveau fronton et une nouvelle vitrine, avec un pouvoir accru sur le contenu pédagogique et le parcours des élèves, tout en l'autorisant à étendre son champ de responsabilité sur des structures aussi diverses que le lycée et le nec le plus ultra de l'apprentissage avec un débouché vers le niveau III digne des meilleurs lycées.
* Flattez les aspirations à la reconnaissance professionnelle des enseignants en leur promettant des enseignements en BTS, en oubliant de leur dire qu'il y aura un élu sur plusieurs centaines d'enseignants et encore à titre précaire…
* Flattez leur envie légitime de sortir de la grisaille du quotidien, de l'uniformité de leur corps, mais vous taisez leurs conséquences : la déstabilisation du corps des PLP, les débouchés de l'enseignement professionnel sur le seul technologique et le seul corps des certifiés, l'aggravation pédagogique des classes par le mixage des publics (élèves, stagiaires, apprentis), par l'hétérogénéité des niveaux (entrées et sorties permanentes), la transformation de la classe en auberge espagnole par entrée en cours de parcours de tous les exclus des autres voies, l'absence réelle de toute promesse de carrière puisque le Ministre se garde bien d'inscrire dans les statuts des PLP les mêmes dispositions que celles qui autorisent l'intervention des certifiés au niveau III…
Mais où sont, dans cet exercice dialectique du Lycée des Métiers, nos revendications d'amélioration de nos conditions d'enseignement, notamment d'enseignement général, la réponse à nos questions sur le PPCP, le suivi des stages, l'orientation des élèves, la formation des enseignants, la mise en place de véritables dispositions pour notre formation permanente, la possibilité d'accéder à des stages longs en entreprise…?